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21 août 2007

Web 2.0 (et plus), mascarade identitaire ?

Faisant fi de toutes les définitions qui peuvent tenter de décrire le "phénomène" web 2.0, je retiens principalement le fait que ce terme englobe les notions de communication participative, collaborative, communautaire.

Le web 2.0, finalement, c'est une immense agora, un lieu d'échange au sein duquel tout le monde donne son avis sur tout.

Mais au sein de ce brouhaha demeure la question essentielle d'identifier clairement son ou ses interlocuteurs, ce qui est depuis le début du cyberspace le propre du virtuel : n'importe qui peut avancer masqué. Il est très facile de se forger une adresse email, de brouiller les pistes de son lieu de connexion en passant par des relais (serveurs proxy), tout comme nicher un logiciel espion au sein d'un programme inoffensif afin de recueillir des données sensibles comme vos mots de passe.

Il convient donc d'être attentif, vigilant, et de ne pas divulguer des informations personnelles sur le réseau. Internet permet de recouper rapidement et sans frais des parcelles de vie des individus, et d'en extraire une vision globale. Un peu comme si un detective privé se garait non loin de votre domicile pour noter vos allées et venues, identifier vos connaissances, vos parents et proches, dresser un portrait de vos habitudes. Sauf que c'est plus facile et moins contraignant via Internet. Dans quel but ? Cibler des groupes de consommateurs ? Usurper une identité ? Assembler des panels à des fins statistiques, et qui seront revendus ?

Quoiqu'il en soit, l'anonymat est en baisse sur Internet. Les fournisseurs d'accès se doivent, lorsque mandatés, de fournir les données de connexions des internautes soupçonnés de fraude (téléchargement illégal de musique ou vidéos par exemple). Tout comme les serveurs relais, qui doivent stocker également ces données. Tout comme de nouvelles solutions quant à la signature des courriers electroniques (après PGP et consorts) permettant d'authentifier l'expediteur sont en cours de réalisation. Parallèlement, certains composants matériels des ordinateurs chez certains constructeurs et assembleurs informatiques sont tatoués. Enfin, les couches logicielles tentent elles-aussi de dresser des cartes de fournisseurs et de réseaux (de sites) "dangereux" et d'en prévenir l'accès, afin de "protéger l'utilisateur".

Bref, certains parlent de contrôle, d'autres de sécurisation, tout dépend du point de vue et des intérêts en jeu.

Mais le principal tournant vient de ce web 2.0 qui, en facilitant l'accès à la publication sur internet via des outils open source comme les blogs, cms et autres plateformes communautaires mises à disposition du public "gracieusement", a engendré un phénomène de société : la mise à disposition d'autrui d'informations personnelles.

Ce qui apparaît comme inoffensif aujourd'hui risque de coûter à bien des personnes impudiques ou trop bavardes.
Mais surtout, comble de l'ironie, Internet apparaît alors comme le Grand Facilitateur pour tous les "internautes professionnels" chargés de collecter des informations personnelles. Et ces même professionels, bien sûr, avancent masqués, ou presque (cf. "La fin de l'anonymat sur Wikipédia", Journal Ouest France, édition du dimanche 19 août 2007, page 4, par Donatien Huet).

Moteurs de recherches spécialisés dans la recherche d'information personnelle :

http://www.trombi.com
http://copainsdavant.linternaute.com
http://www.spock.com
http://www.zoominfo.com
http://www.wink.com

(Y ajouter les moteurs "classiques").

Compléments d'info :

Ouest France Jeudi 9 aout 2007 "Sur Internet, Spock sait tout de vous" par Nicolas Barriquand)

"Social Networks, une cible de choix pour les fraudeurs"

Guide comparatif de différents sites communautaires à l'usage des musiciens

09 janvier 2007

Blogosphère, journalistes et politique de gestion de contenus

Trop de blogs, trop d'expression, trop de "on tourne en rond" ?
Au sein de la blogosphère, les plus accros passent leur petit déjeuner à faire le tour des carnets des autres, avant d'aller alimenter le leur, et au lieu de lire le journal. Le stress est palpable sur la plupart des blogs, quels qu'en soient les sujets : les internautes veulent tellement tirer la substantifique moelle des moindres billets d'influence que toute notion de recul, de reflexion, de relativisation a disparue : le nez dans le guidon, la course à l'information, ou plutôt la course à l'assimilation de l'information (pour la digestion il faudra repasser), et surtout vite ! vivre, c'est à dire surfer, réagir, poster un commentaire, voter, donner des fuzz, des crédits, des kudos, bookmarker et partager ses favoris, ajouter des tags, une définition dans Wikipédia, être interactif, au maximum, être au centre du vortex, là où tout se passe, être web 2.0, blogger encore et encore sur tout et son contraire mais ne pas dire bonjour à son voisin.

Bref, le pouvoir est aux internautes veut nous faire croire le sloggan.
Mais du coup, les rédacteurs, les journalistes, euh, vous, moi, (tout le monde dans le même sac), tout ça mélange encore plus les frontières : professionnel, amateur éclairé, passionné, néophyte, simple quidam... Le surnuméraire (bientôt un blog par internaute ?) trouble les enjeux.

Alors les guides font leur place, les revues de consoma(c)teurs (sic), les échanges d'opinion sur produits et services, mais aussi tous les domaines de connaissance, quelle qu'elle soit.

Et du coup, à trop s'éparpiller, malgrè les outils de syndication, d'aggrégation, de mise en commun de bookmarks, de tags, etc, on finit par tout zapper.
Alors (ré)apparaissent les formules collaboratives : l'union fait la force. Le clustering permet de produire un flux de contenu régulier, et si possible de qualité.
On connaissait l'Open Directory Project (DMOZ), et il y a beaucoup d'autres annuaires ou aoutils de recherche de type collaboratifs, plus ou moins réussis, parmi lesquels Fooxx, Zeal, Illumirate, ou le tout récent ChaCha.

Tous font appel à la bonne volonté des internautes pour d'une manière ou d'une autre organiser et compiler des masses de données en vue de produire une information.

Il y a bien sûr Wikipédia et l'annonce d'un moteur de recherche (cf. Wikiasari) déjà évoqué dans un autre billet, ou encore de la nouvelle branche collaborative Citizen Compendium.

Il y a les guides de toutes sortes du simple avis sur Ebay, ToLuna ou Ciao, et puis les guides thématiques qui proposent des avis d'experts. Afin de proposer des bases de contenus les plus riches possibles (en thémes abordés, en volume, en contribution, en pages vues etc) la plupart recrutent des collaborateurs qui seront rétribués, comme http://beaguide.about.com/topics.htm, Blogbridge ou encore plus près de chez nous le blog d'Abondance qui propose de partager sa lettre d'information tout en rémunérant les auteurs.

Ainsi, face à la pléthore d'émetteurs et de sources d'informations, il semblerait que la tendance soit au regroupement et à la fortification de plateformes collaboratives. Les outils et autres widgets de "réseautage interactif" (votez pour ce site, en points, en fuzz ou autres, recommandez ce site, les internautes qui viennent ici vont aussi sur...) tissent une toile qui tend à unifier les chroniqueurs et les "communicants" les plus influents, et en même temps essaie de dresser une cartographie du web 2.0

Alors, entre sites web de 1ère génération, blogs participatifs et tendances "web deux", la prochaine mutation sera-t-elle un retour au site de référence, mais entièrement collaboratif ?